Confidentialité
Toute personne qui évoque une situation vécue doit être assurée que rien n’en sera dit en dehors du cadre du travail d’accueil à Ré A Gir.
Les intervenants de l’équipe sont tous des professionnels venant du champ médico-psychologique et social. Plusieurs ont participé à des équipes tenues au secret médical. Tous ont déjà été soumis à la règle du secret professionnel. Cette garantie de confidentialité fondée sur les règles du secret professionnel est naturellement strictement observée à Ré A Gir.
L’anonymat n’est pas de règle dans les contacts que prennent les personnes : il est naturel que le clinicien connaisse l’identité de celui qu’il accueille de même, inversement, qu’il se présente systématiquement à toute personne qu’il rencontre pour la première fois. Mais dans un souci de confidentialité, la règle est de ne jamais inscrire un patronyme, même pour réserver un rendez-vous, sur l’agenda papier disponible à tous ou sur le Google agenda. Le nom est tronqué et remplacé par un numéro de code qui restera toujours le même pour la même famille. Ainsi, seuls les accueillants, coordinatrice comprise, pourront savoir qui vient, qui est venu ou qui viendra.
De même, les intervenants qui sont rémunérés sur présentation de notes d’honoraires ou factures de prestations (pièces comptables qui peuvent être inspectées par des services extérieurs) indiquent leur activité clinique journalière en utilisant le même code.
Tous les documents permettant de faire les relevés d’activité d’accueil cas par cas au jour le jour et d’en tirer tableaux et statistiques pour les financeurs ou pour la recherche utilisent de même ce principe de code en ne donnent pas les patronymes.
Ceci posé, si une personne qui prend contact, par exemple par téléphone, souhaite lors de ce contact garder l’anonymat, cela sera respecté et le motif de son appel sera écouté et pris en compte. Dans la pratique, jamais une personne accueillie en présentiel pour un entretien de nature clinique n’a gardé l’anonymat avec l’accueillant.
La confidentialité s’étend aux actions collectives. Dans un groupe de parole, lors d’un groupe de discussion, dans une séance d’analyse des pratiques, il est toujours rappelé aux participants que cette évocation entre les membres du groupe ne doit pas être reprise ensuite à l’extérieur (sauf cas particuliers prévus de partage ultérieur avec des personnes soumises au secret partagé).
Fondements du travail clinique
Les références théoriques sont multiples et chaque clinicien intervient avec ses propres références er son parcours spécifique. Toutefois, il est admis que l’inconscient est à l’œuvre et qu’on ne saurait comprendre la globalité de la problématique d’un sujet en se limitant à ses seuls comportements visibles.
Les cliniciens peuvent donc faire référence à la psychanalyse mais cela n’exclut pas, notamment en matière familiale, les inspirations systémiques. Les apports des neurosciences et des propositions d’inspiration cognitivo-comportementales peuvent avoir toute leur place.
Il est organisé, depuis que des accueils individualisés sont réalisés, des réunions des cliniciens. Désormais tenues à dates fixes tous les quinze jours, elles regroupent tous les cliniciens qui participent aux accueils. Les situations des familles et personnes accueillies sont évoquées. L’ensemble des professionnels, même n’ayant pas reçu les personnes en question, concourent au travail de compréhension et de détermination des conduites à tenir. Bien entendu, chacun est tenu à la règle générale de confidentialité.
Ce travail clinique est toujours présenté comme distinct d’une prise en charge thérapeutique au sens strict. Lorsque les évaluations permettent de poser l’indication d’un suivi durable par un thérapeute, d’une part, cela est dit à la personne concernée et d’autre part, il est , avec son accord, procédé à une recherche d’espace thérapeutique extérieur à l’association et à la transmission des données utiles à une bonne coordination.
Coordination avec des intervenants extérieurs
La transmission d’éléments cliniques en vue de la prise de relais par un thérapeute extérieur n’est pas la seule occasion de contacts de coordination avec des intervenants autres que ceux de Ré A Gir.
Citons par exemple et de façon non exhaustive :
- Les contacts avec le médecin traitant d’un parent ou d’un adolescent, prescripteur potentiel d’un traitement psychotrope ou d’arrêts de travail.
- Les liens à établir avec des personnels de l’établissement scolaire d’un jeune en difficultés.
- Les coordinations avec des services sociaux intervenant ou devant intervenir auprès d’une famille en difficulté avec un adolescent.
- Les contacts avec un soignant ou équipe soignante qui suit un membre d’une famille accueillie.
Aucun de ces contacts n’est effectué sans l’accord des intéressés ni a fortiori à leur insu.
Les seules exceptions à ces respects impératifs de la confidentialité sont celles expressément prévues par la loi, notamment les cas où nous serions dans l’obligation légale de faire un signalement. Cette occurrence reste tout à fait exceptionnelle mais ne sera pas contournée le cas échéant.
En conclusion
Le travail clinique réalisé par les intervenants de Ré A Gir se caractérise ainsi :
Une écoute bienveillante et aidante de toute personne ou famille s’adressant à l’association.
Dans la confiance, ce qui suppose un strict respect de la confidentialité (les mots ont naturellement la même origine).
Au besoin, un accompagnement sur plusieurs séances avec le ou les mêmes cliniciens
L’accueillant ici dénommé clinicien est un professionnel qualifié formé à divers titres à la psychologie, psychopathologie, troubles des conduites et comportements des jeunes, dynamique et interactions familiales et acceptant le travail en équipe.
Le travail des cliniciens, fût-il individuel, suppose qu’ils acceptent l’analyse collective des autres cliniciens.
Il ne s’agit pas de prises en charges thérapeutiques de longue durée, mais, au besoin, l’accompagnement se prolonge jusqu’à un relais thérapeutique extérieur activement recherché.
Il est clair que, par-delà les effets bénéfiques et aidants pour des personnes en situations de difficultés, inquiétudes et questionnements, les effets de ce travail clinique sont à deux niveaux :
- La prévention des risques d’aggravation et d’évolution pathologique (concept de « prévention clinique »).
- Un début de travail thérapeutique immédiat et un portail pour un accès aux soins pour toute une gamme de situations de souffrances psychiques nécessitant des prises en charge spécialisées.
Ré A Gir Octobre 2024