Historique et évolution

Les fondateurs de l’Association se sont situés explicitement dans la volonté de poursuivre les actions menées jusque-là par le GRICA qui a été fermé en juin 2011 à la suite de diminutions importantes de crédits de l’Etat.

Au cours des 17 années écoulées, cet organisme n’avait cessé de développer des actions de prévention en faveur des adolescents par des actions collectives et individuelles en direction des jeunes eux-mêmes et, notablement, des adultes de leur environnement (parents, éducateurs et notamment personnels de l’Education Nationale…). C’est un appui sur tout ce développement des pratiques que revendique au moment de sa fondation l’Association « Réseaux Ados Gironde ». Devant le vide brutal laissé par la disparition du GRICA, des personnels encore actifs de son équipe, d’anciens salariés du GRICA retraités ou non, divers professionnels et élus locaux ayant l’habitude des partenariats avec le GRICA et même des parents et des jeunes ayant bénéficié par le passé de ses services ont décidé de se réunir en association à but non lucratif pour en poursuivre les actions et ne pas laisser se perdre les réseaux constitués.

Grica

Un bref rappel historique à propos du GRICA se justifie donc ici.
Le GRICA a été, à l’origine, une Association selon la Loi de 1901 créée en 1994 par des professionnels du champ médico-psycho-socio-éducatif, dont certains sont à nouveau aujourd’hui fondateurs de l’Association « Réseaux ». Notons que la dénomination d’origine : Groupement de Recherche et d’Intervention sur les Conduites Addictives a fait du GRICA la première Association en France à se déclarer explicitement concernée par les conduites addictives alors qu’à l’époque on parlait essentiellement de « toxicomanie », pour s’intéresser aux consommateurs de « drogue ». La volonté était clairement de décloisonner ces toxicomanies aux drogues illicites et de promouvoir des approches globales des conduites de risque, notamment celles comportant des dépendances de toutes sortes (substances psychoactives licites ou non, dont l’alcool, alimentation, jeu,…) et ceci principalement dans un souci de prévention et d’approches familiales et environnementales. Les tutelles publiques sanitaires et sociales ont confié dès 1995 à l’équipe des professionnels du GRICA une mission selon une formulation nouvelle : actions plus résolument préventives de toutes les conduites de risque et conduites pathologiques pouvant survenir à l’adolescence, et pas seulement les addictions. Pour cela, l’équipe du GRICA d’abord en association autonome puis après absorption dans l’association Rénovation a développé deux grands types d’actions :

  • Actions cliniques individuelles : consultations pour adolescents et pour parents Ces actions ont été théorisées et désignées comme « Prévention clinique »
  • Actions collectives : sensibilisations, conférences débats pour parents éducateurs, formations des professionnels proches des jeunes, initiales ou continues (personnels de Jeunesse et sports, de la PJJ et surtout de l’Éducation Nationale). Objectif principal : comprendre les problématiques et les besoins des adolescents, « outiller » les adultes pour que l’ensemble de leurs attitudes ait des effets préventifs, leur donner la capacité de repérer au plus tôt les premiers signes d’une difficulté chez un adolescent pour y porter remède soit localement soit en passant les relais nécessaires.

Les milliers d’adultes, professionnels ainsi sensibilisés et/ou formés ont peu à peu constitué des partenariats pour leurs actions éducatives et préventives et aussi pour que s’articulent les meilleures réponses à fournir aux jeunes dès le début visible d’une difficulté.

La diminution des subventions de l’Etat a cependant été continue au point que l’Association Rénovation a décidé la fermeture du GRICA pour Juin 2011, entrainant aussitôt et comme cela s’était déjà produit en 2003 devant un premier risque de fermeture, une rapide protestation et mobilisation des partenaires et bénéficiaires.

C’est à la suite de cette mobilisation et de la revendication de ne pas laisser se perdre tout ce travail développé depuis des années que des professionnels actuels ou plus anciens de l’équipe du GRICA accompagnés de professionnels partenaires ont créé l’Association « Réseaux Ados Gironde » (qui peut aussi s’entendre en résumé comme « Ré a gir »).

Evolution

L’association Réseaux Ados Gironde est donc relativement récente (2ème moitié de 2011), mais elle s’appuie sur des pratiques, des compétences et des partenariats très anciens.

Elle s’est cependant trouvée dès l’origine  et pendant ses premières années totalement dépourvue de financements publics.

Actions individuelles

La possibilité d’offrir quotidiennement des consultations anonymes et gratuites à des parents ou à des adolescents comme le faisait le GRICA sur tout le territoire girondin était donc nulle. Aucune subvention pérenne ne permettait de disposer d’un local ni d’avoir des salariés rémunérés pour ce travail clinique. Cependant, comme on le lira ci-dessous, des subventions de la CAF et d’autres, plus récentes, permettent aujourd’hui de disposer d’un local à Bordeaux, et  à défaut de subventions pérennes, d’indemniser les cliniciens qui interviennent pour le travail d’accueil individualisé ou en groupe de parole proposés aux familles qui en font la demande.

Actions collectives

En revanche, en ce qui concerne les actions collectives, il a été d’emblée et il reste possible d’y répondre, dans la mesure où elles sont demandées par des groupements, organismes ou collectivités publiques ou privées qui peuvent assurer tout ou partie de leur  financement.

Parmi ces actions qui se sont multipliées au fil des années on trouve :

  • Des rencontres-débats pour parents
  • Des rencontres-débats pour professionnels
  • Des participations à des programmes de formation de professionnels sanitaires, sociaux ou éducatifs
  • Des groupes de parole autour de difficultés rencontrées avec des adolescents
  • Des séances d’analyse des pratiques professionnelles (personnels médico-éducatifs, personnels enseignants).

Notons que, même si ce n’est pas la cible privilégiée des actions collectives, il est possible aussi d’intervenir pour animer des groupes de discussion ou des groupes de parole auprès d’adolescents demandeurs, sur des thèmes qui les motivent. Ceci toujours réalisé en lien avec leurs interlocuteurs habituels.

Toutes les interventions sont organisées en réponse à une demande émanant des personnes concernées, après évaluation approfondie des besoins. Elles se font sur site propre au groupe demandeur. Les intervenants, tous adhérents à la philosophie de l’action de Réseaux Ados Gironde, sont actuellement des prestataires de services connus et reconnus dans leur compétence spécifique et qui ont généralement un passé de salariés associatifs fonctionnant sur fonds publics. Tous ont une éthique de laïcité et de service public. Une des principales origines des demandes vient d’établissements de l’Education Nationale. Il y a aussi des établissements du médico-éducatif, des associations diverses, des élus locaux.

Nouveau volet d’action : les orphelins

Au cours de l’année 2017, des membres de Ré-A-Gir ont proposé une prise en compte des problèmes spécifiques posés par le décès d’un parent (ou parfois les deux).

Un élève par classe de Collège est statistiquement concerné et peu de réponses adaptées existent. Or en matière de prévention de difficultés futures , la prise en compte de ces situations est essentielle.

Nous proposons donc depuis 2018 des espaces d’accueil et d’expression :

  • pour les adultes survivants des familles concernées
  • pour les enfants
  • pour les adolescents

sous la forme d’accueils individuels et possibilité d’intégrer un groupe de parole adapté.

Des conférences débats sont organisés sur le sujet.

Pour les professionnels qui, sur tout le territoire, peuvent être concernés, sont proposées :

  • des formations
  • des aides individualisées et soutiens à propos des cas rencontrés (permanences au local et au téléphone).

Etape actuelle

Local

Ré-A-Gir s’est doté d’un local en centre ville de Bordeaux, mis en état grâce au travail important et bénévole de ses adhérents, ouvert à l’été 2018. Il permet :

  • les accueils individuels et familiaux
    • familles rencontrant des difficultés avec leurs adolescents : rencontre des parents
    • familles avec enfant ou adolescents ayant perdu leur parent
      • rencontre des adultes en position parentale
      • accueil individuel d’enfants
      • accueil individuel d’adolescents
  • l’accès possible à des groupes de parole adaptés à ces différents demandeurs
  • les permanences facilitent la venue ou l’appel de familles concernées par le deuil, ainsi que l’accueil physique ou téléphonique d’intervenants médico-socio-éducatifs ayant à traiter de cas de perte d’un parent
  • les réunions de travail des membres actifs de l’association
    • évaluation, analyse clinique des accueils individuels
    • préparation des interventions collectives et évaluation

Subventions

Depuis 2014, la CAF de la Gironde, au titre du REAAP, subventionne nos actions collectives visant à l’aide à la Parentalité, notamment en milieu scolaire, et depuis 2018, les accueils de parents en difficultés avec leurs adolescents ou concernés par l’orphelinage. Depuis 2020 l’ensemble de ces actions de soutien à la Parentalité bénéficient d’une subvention directe de la CAF de la Gironde

L’accueil des orphelins est subventionné par la fondation de l’OCIRP en 2018 et cette subvention a été renouvelée en 2019 et 2020. Ce projet innovant vient de bénéficier d’une aide complémentaire des crédits d’Etats (FDVA). Toutes les actions  en faveur des orphelins, de leur entourage, et des professionnels qui les entourent, sont, du fait de ces subventions croisées, totalement gratuites.

On relève aussi que, depuis 2018, des familles bénéficiaires d’accueils individualisés ont tenu à apporter une contribution à l’association.